Nouvelle méthode de calcul du DPE : fini les 72% d’anomalies sur les petites surfaces?

Nouvelle méthode de calcul du DPE : fini les 72% d’anomalies sur les petites surfaces?

Dans le paysage immobilier, un vent de changement souffle sur le diagnostic de performance énergétique (DPE). Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a révélé une évolution dans la méthode de calcul de cet audit indispensable lors de la vente ou de la location d’un logement. Ce document, qui classe les biens de A, pour les plus performants, à G, pour les véritables gouffres énergétiques, est sur le point de connaître une révolution qui n’est pas sans conséquence. Dès 2025, les logements classés G seront exclus de la location et les logements classés F suivront en 2028. Le DPE, qui jusqu’alors a fait l’objet de critiques quant à sa fiabilité, est sur le banc des accusés, notamment pour les petites surfaces.

Une bonne nouvelle pour les petites surfaces

Le DPE, tel qu’il est calculé actuellement, semble avoir des répercussions défavorables pour les petites surfaces.
Après les récentes mises à jour de la réglementation, une augmentation significative du nombre d’appartements de moins de 30 m² classés en F ou G a été observée.

Un constat qui a alerté les professionnels et les instances de suivi et selon les études menées, les logements de petite en taille semblent subir 72% d’anomalies par rapport à leurs homologues plus grands, malgré des qualités de construction similaires.

Cela a conduit à une remise en question du système en place, et le ministre de la Transition écologique appuie sur la nécessité de « fiabiliser » le DPE. Les professionnels, comme les géomètres-experts, reconnaissent que même après d’importantes rénovations, les logements de petite superficie ne trouvent pas grâce aux yeux du DPE actuel.

Un impact environnemental à double tranchant

L’ajustement du calcul du DPE vise également à mieux refléter les réalités énergétiques des logements, cependant, il soulève la question de l’impact sur la lutte contre le changement climatique.
En revalorisant certaines catégories de logements, la réforme pourrait, en théorie, réduire l’incitation à effectuer des rénovations énergétiques qui sont pourtant nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques fixés. Il y a donc un équilibre délicat à trouver entre justesse de l’évaluation et motivation des propriétaires à investir dans l’efficacité énergétique.

La révision du DPE pourrait également influencer la dynamique du marché immobilier, avec des variations dans la perception de la valeur des biens.
Selon la manière dont le nouveau DPE sera perçu et intégré par les acteurs du marché, il pourrait :

  • modifier l’attractivité de certaines catégories de logements
  • influencer les décisions de rénovation ou de mise en conformité énergétique
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Le pari de la fiabilité : vers un DPE plus juste

La promesse d’une réforme du DPE est celle d’un outil plus fiable et plus représentatif de la performance énergétique réelle des logements. Cela implique une révision des critères de calcul pour atténuer les différences observées, notamment pour les petites surfaces.

L’enjeu est de taille puisque le DPE conditionne non seulement le choix des acquéreurs et locataires, mais aussi la stratégie des propriétaires en matière de rénovation énergétique.

Une méthode de calcul ajustée devrait permettre de rétablir une certaine équité sur le marché, garantissant que chaque bien soit évalué sur la base de ses mérites énergétiques réels et non de sa surface. La réforme envisagée pourrait ainsi redonner confiance dans le DPE, tant pour les professionnels de l’immobilier que pour les propriétaires et les potentiels acquéreurs ou locataires.