Location d’engins TP : les erreurs courantes à éviter

Location d’engins TP : les erreurs courantes à éviter

Dans le secteur des travaux publics, la location d’engins TP est une pratique répandue, permettant aux entreprises de disposer d’équipements spécialisés sans en supporter l’investissement initial. Cependant, pour rentabiliser correctement cette démarche, il est important de prendre en compte un certain nombre d’éléments. Ainsi, nous allons voir ensemble les erreurs courantes à éviter dans la location d’engins TP.

Oublier d’identifier précisément les besoins du chantier

Lorsqu’il s’agit de sélectionner les engins de travaux publics pour un chantier, la précision est de mise. En effet, puisque chaque projet est unique, il nécessite une analyse détaillée pour déterminer l’équipement le plus adapté.
La location d’engins de chantier professionnel se fait alors en prenant en compte les besoins précis du projet.

Chaque machine est conçue pour accomplir des tâches spécifiques, allant du terrassement à la manutention. Cependant, il faut aussi prendre en compte les contraintes intrinsèques du chantier.

En effet, si l’on prend un chantier de 1000 m² avec un sol argileux, une pelle à pneus peut être préférable pour sa mobilité, tandis qu’une pelle sur chenilles serait plus adaptée à un terrain accidenté de 5000 m².

Autre exemple : un projet de terrassement pour la création d’un bassin de rétention nécessiterait une pelleteuse de taille moyenne, capable de creuser jusqu’à 5 mètres de profondeur. Néanmoins, si le chantier se situe dans une zone urbaine avec des restrictions de bruit, une pelle électrique pourrait être privilégiée.

Les conditions météorologiques jouent également un rôle : une nacelle à mat vertical pourrait être inadaptée en cas de vents forts.

Il faudra aussi réfléchir au groupe électrogène adapté à l’alimentation des engins du chantier.

Enfin, il est également essentiel de prendre en compte la disponibilité des engins et les coûts associés. Par exemple, la location d’une pelle hydraulique peut coûter en moyenne 300€ par jour, avec des frais de transport aller-retour de 150€.

Ainsi, une analyse coût-bénéfice doit être effectuée pour déterminer si la location est économiquement viable sur la durée du projet.

Ne pas anticiper la formation des conducteurs d’engins

La formation des conducteurs d’engins de chantier est un enjeu majeur pour la sécurité et l’efficacité des opérations de travaux publics. En effet, selon l’article R4323-55 du Code du travail, la conduite de certains engins est réservée aux individus ayant reçu une formation adéquate, le CACES (Certificat d’Aptitude à la Conduite En Sécurité), qui leur confère les connaissances et le savoir-faire pour une conduite sécurisée.

Bien qu’il ne soit pas explicitement rendu obligatoire par la loi, il reste la référence pour valider les compétences des conducteurs en fonction des engins utilisés. En effet, l’absence de CACES ne conduit pas à des sanctions légales pour l’employeur, mais l’absence de formation adéquate peut être considérée comme un manquement à l’obligation générale de sécurité.

Le CACES comprend 10 catégories distinctes, chacune étant spécifiquement conçue pour un type d’engin, assurant ainsi que le conducteur est parfaitement formé pour l’opération qu’il doit mener. Voici les engins les plus couramment utilisés sur les chantiers, accompagnés des certifications nécessaires à leur opération :

  • Chargeuse (Permis requis : CACES R482 C1 pour les chargeuses à pneus, C2 pour celles à chenilles) : Véhicule de terrassement polyvalent, équipé d’un large godet pivotant pour le transport de matériaux tels que gravier, terre ou déchets, utilisé pour déblayer, remblayer ou terrasser un terrain.
  • Mini-chargeuse (Permis requis : CACES R482 A) : Version compacte du chargeur classique, idéale pour les chantiers de petite taille ou les espaces restreints, capable de ramasser, déplacer des matériaux et niveler des surfaces.
  • Pelleteuse (Permis requis : CACES R482 B1) : Engin hydraulique polyvalent avec un long bras articulé, utilisé pour creuser, déplacer des matériaux, niveler un terrain et pour des opérations d’extraction, utile dans les chantiers d’assainissement, de terrassement, de forage et de démolition.
  • Tractopelle (Permis requis : CACES R482 C1) : Combinaison d’une chargeuse et d’une pelleteuse, cet engin versatile est doté d’une benne à l’avant et d’une pelle articulée à l’arrière, adapté aux petits chantiers pour des travaux d’excavation, de remblayage et de creusement de tranchées.
  • Nacelle élévatrice (Permis requis : CACES R486) : Utilisée principalement pour les travaux en hauteur, cette machine de levage permet d’atteindre des zones inaccessibles tout en assurant la sécurité de l’opérateur, avec différents modèles adaptés à divers chantiers.
  • Bulldozer (Permis requis : CACES R482 C2) : Tracteur puissant monté sur roues ou chenilles, équipé d’une lame frontale pour le nivellement des terrains, le déboisage des surfaces végétales et le poussage de scrapers pour l’extraction de matériaux.
  • Scraper (décapeuse) (Permis requis : CACES R482 Catégorie 8) : Engin de terrassement muni d’une grande benne pour l’extraction de matériaux meubles, souvent utilisé en tandem avec un bulldozer pour augmenter son efficacité.
  • Rouleau compresseur (Permis requis : CACES R482 D) : Reconnaissable à son cylindre géant, il lisse les terrains en compressant les matériaux, avec des modèles allant du compacteur à plaque vibrante pour petites surfaces au tandem pour les plus grands chantiers.
  • Dumper (Permis requis : CACES R482 E) : Véhicule motorisé pour le transport et le déchargement de matériaux non conditionnés comme les gravats, la terre ou le sable, avec des modèles rigides ou articulés et parfois équipés d’un godet d’auto-chargement.
  • Niveleuse (Permis requis : CACES R482 C3) : Spécialisée dans le nivellement de couches de matériaux sur sols ou chaussées, armée d’une lame pivotante réglable en hauteur, parfois accompagnée de dents métalliques pour un labour plus efficace.

Si vous ne disposez pas d’un employé possédant le CACES nécessaire au maniement d’un engin de TP dont vous avez besoin pour un chantier, vous devrez alors vous tourner vers la location avec opérateur de matériel de construction, qui fait l’objet d’une réglementation spécifique : Code APE / NAF 4399E.

Négliger la gestion des engins TP sur site

La gestion optimale des engins sur un chantier de travaux publics est un facteur déterminant pour la réussite et l’efficience des opérations. Néanmoins, cette gestion va bien au-delà de la simple utilisation quotidienne des machines. En effet, elle englobe la planification stratégique, la maintenance, et le suivi rigoureux de chaque équipement.

Planification et utilisation stratégique

La planification de l’utilisation des engins doit être pensée en amont. Par exemple, pour un chantier de voirie, il est essentiel de coordonner l’emploi des pelleteuses et des niveleuses pour préparer le terrain avant l’arrivée de l’asphalteuse.

Attention, cette coordination doit tenir compte des délais de livraison des matériaux et des conditions météorologiques, qui peuvent influencer l’ordre des tâches.

Maintenance proactive

La maintenance des engins ne doit pas être réactive mais proactive. En effet, un calendrier de maintenance préventive doit être établi pour chaque machine, en se basant sur les recommandations du fabricant et l’expérience des chantiers précédents.

Par exemple, si une pelle hydraulique nécessite une vérification de ses systèmes hydrauliques tous les 100 heures d’utilisation, cette tâche doit être planifiée et non laissée au hasard.

Suivi et conformité

Le suivi de l’état des engins est également primordial. Des inspections quotidiennes doivent être réalisées pour s’assurer de leur bon fonctionnement et de leur conformité avec les normes de sécurité.

Ainsi, l’utilisation de logiciels de gestion de parc peut aider à tracer l’utilisation des engins, les heures de service, et les dates de maintenance.