Tomette ancienne : comment la distinguer d’une reproduction moderne ?

Tomette ancienne : comment la distinguer d’une reproduction moderne ?

Les tomettes anciennes ont servi de revêtement de sol dans les demeures, églises et divers bâtiments depuis l’Antiquité. La production de ce carrelage ancien est le résultat d’un savoir-faire artisanal unique, qui a traversé les siècles pour léguer aux générations futures ce précieux patrimoine. Ainsi, lorsque l’on vous promet des tomettes anciennes, vous n’avez pas envie de vous retrouver face à une reproduction moderne. Cela tombe bien, dans cet article, nous allons vous aider à les différencier.

Qu’est-ce qu’une tomette ?

Une tomette est un type de carreau fabriqué en terre cuite, qui se reconnaît à sa couleur variant de l’ocre au rouge. On parle de tomette ancienne car c’est un revêtement de sol très caractéristique des demeures anciennes. La tomette rectangulaire est la plus emblématique, bien qu’il existe d’autres formes.

Au-delà de leur esthétique, on apprécie particulièrement les tomettes car elles offrent une surface remarquablement lisse lorsqu’elles sont assemblées, ce qui rend le nettoyage du sol très facile.

Un sol en tomette aurait tendance à apporter une certaine fraîcheur à l’intérieur des maisons durant les périodes de chaleur intense. De même, la tomette ancienne présente des caractéristiques thermiques adaptées au chauffage, car est capable de redistribuer la chaleur à partir d’une source. Un bon moyen de rendre une maison passive en rénovation.

Procédé de fabrication

Du conditionnement de l’argile à la cuisson dans des fours traditionnels, chaque étape est exécutée avec soin pour produire des tomettes extrêmement résistantes. Dans un premier temps, l’argile doit être écrasée par plusieurs marteaux en acier, fixés sur un axe qui tourne à une vitesse élevée. On obtient ainsi une mouture, qui sera ensuite broyée entre deux cylindres en acier pour obtenir une poudre d’argile extrêmement fine.

Cette poudre est humidifiée puis pétrie mécaniquement afin d’obtenir une sorte de pâte plastique. Celle-ci sera propulsée par une extrudeuse à travers une filière qui lui donne sa forme iconique.

Enfin, il ne reste plus qu’à couper au fil d’acier le pain d’argile obtenu pour créer une tomette aux dimensions désirées.

La forme est donnée, mais la tomette est encore crue. Elle doit être séchée à l’air libre (entre 15 et 30 jours) ou à l’air pulsé (12 heures dans un séchoir traditionnel) avant de passer à l’étape de cuisson.

Il faut une température de 1050 °C pour cuire les tomettes dans un cycle de cuisson de 24 heures, subtilement réparti entre 12 heures de montée en température et 12 heures de refroidissement.

Reconnaître une vraie tomette ancienne

Chaque région de France possédait ses propres méthodes de production et de décoration pour chaque tomette. Il existe donc une vaste diversité de styles et de motifs, avec des tomettes variant du rouge foncé au marron et au beige. Ainsi, pour différencier une tomette ancienne d’une reproduction moderne, nous allons devoir nous pencher sur les détails.

  • L’épaisseur. Les reproductions modernes n’excèdent généralement pas 15 mm d’épaisseur, tandis que les anciennes peuvent atteindre les 30 mm.
  • L’aspect. Les tomettes présentant de riches nuances avec un aspect fortement enflammé sont typiquement le résultat d’une cuisson traditionnelle au feu de bois. En comparaison, une fabrication au gaz engendre moins de variations de teintes.
  • L’usure. Bien que les tomettes soient réputées comme extrêmement solides, vous devriez remarquer des inégalités ou des légères traces d’usure, symbole de son voyage à travers le temps.